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France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l'Atlantique. Traduction d'articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.


Interview de Fahad Al Masri. opposant syrien et coordinateur du groupe Salut national en Syrie

Publié par Gilles Munier sur 29 Mai 2016, 09:47am

Catégories : #Syrie

Fahad al-Masri
Fahad al-Masri

Par Amnay idir (revue de presse : El Watan – 27/5/16)*

L’image du tyran Bachar n’a servi que les intérêts de certaines puissances pour mieux déstabiliser le Moyen-Orient

- Les Etats-Unis et la Russie multiplient leurs assauts en Syrie, avec l’aide du Groupe de soutien international à la Syrie (GISS). Pensez-vous qu’un dénouement de la crise soit proche ?

Il faut savoir que lors de la rencontre du GISS à Paris, le 9 mai dernier, il y a eu des mésententes au sein du groupe international à cause des politiques différentes des Etats-Unis et de la Russie. Ceci a également créé deux pôles distincts : l’un pour les Etats-Unis et la Russie et l’autre pour l’Europe conduit par l’Allemagne, la France et qui comprend également la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar. Ils ont créé une coalition européenne, arabe et musulmane (Cette douzaine de pays occidentaux et arabes regroupés depuis les premiers mois de la guerre comme «amis de la Syrie» continuent d’afficher leur soutien à l’opposition, ndlr).

Cette situation est due à la politique désastreuse d’Obama au Moyen-Orient qui a laissé le loisir à la Russie de s’immiscer dans le conflit, en mettant à l’écart la Turquie et les pays du Golfe. Cette divergence au sein du groupe de soutien est visible car la réunion de Paris s’est déroulée dans un mauvais climat entre Européens (la France et l’Allemagne) avec le reste des pays participants.

Il y a de nombreux points non élucidés, même s’ils revendiquent que le début du mois d’août soit envisagé pour la transition politique est un réel objectif. Le processus de Vienne avait pour but de consolider les relations entre les pays partenaires et de remettre sur pied les alliances de certains pays qui se sont étriquées lors de la rencontre de Paris. Alliée du président syrien Bachar Al Assad, la Russie avait fait état, début mai, de négociations actives pour faire taire les armes à Alep.

Cependant, Moscou avait averti qu’elle ne comptait pas mettre «la pression» sur Damas pour arrêter les frappes sur la ville, alors que c’était une exigence de Washington. Toutes les alliances et les divergences pèsent considérablement sur le dossier syrien, une alliance, voire des alliances au sein même du groupe de soutien n’est pas forcément une bonne chose pour le processus de résolution. L’après-Genève ne fait que commencer en espérant que nous n’allons pas aller vers un Genève 5, 6… voire à l’infini.

- Les Etats-Unis n’envisagent pas l’avenir de la Syrie avec Bachar Al Assad, c’est l’une de leur priorité : destituer Al Assad. Quelle est votre analyse sur ce point ?

Comme l’a dit auparavant Lakhdar Brahimi, Bachar Al Assad est fini. Cette déclaration est justifiable dès lors que Bachar Al Assad a soutenu les assauts de l’Iran et de la Russie sur les civils réclamant la liberté et la dignité. L’histoire se souviendra que Barack Obama a été le pire président qu’ait connu les Etats-Unis, car sa politique a enfoncé la Syrie et toute la région dans des conflits sans fin.

Depuis le début, les Américains fustigent la politique de Bachar alors qu’il a eu le loisir de franchir toutes les lignes rouges, les Etas-Unis n’ont fait que s’ingérer dans nos affaires internes au lieu de trouver une solution politique et définitive au conflit syrien et par la même à Bachar Al Assad.

L’image du tyran Bachar n’a servi que les intérêts de certaines puissances qui ont pour but de détruire nos pays et de déstabiliser la région pour des intérêts qui nous dépassent. Ce n’est pas seulement la Syrie qui est visée, à travers cette stratégie de destruction d’autres pays le sont aussi, notamment ceux Afrique du Nord, comme l’Algérie.

- Pensez-vous que la prise de Raqqa à Daech pourrait avoir un impact sur les autres villes du pays ?

La prise de Raqqa est très significative et sans aucun doute une victoire sur Daech. Les médias internationaux nous ont totalement retournés le cerveau face à la soi-disant «destruction de sites archéologiques» pour nous cacher finalement un trafic international, soutenu par les services syriens et iraniens. En détruisant la mémoire d’un pays, vous détruisez son avenir. L’autre souci à Raqqa est que les Etats-Unis ont introduit des milices kurdes en Syrie pour parvenir à la libération de la ville, il faut nous attendre à une véritable boucherie côté civils.

Source : El Watan

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