Par Paul Graig Roberts (revue de presse : Le Blog de la résistance – 12/1/16)*
Unique au milieu des pays de la Terre, le régime étasunien insiste pour que ses lois et diktats priment sur la souveraineté des nations. Washington impose aux ressortissants étrangers l’autorité de ses tribunaux et affirme leur compétence extraterritoriale sur les activités étrangères que Washington ou des groupes d’intérêts étasuniens désapprouvent. Le pire résultat du mépris de Washington à l’égard de la souveraineté des pays, est peut-être l’oppression exercée par Washington sur des ressortissants étrangers uniquement sur la base d’accusations de terrorisme sans aucun élément de preuve.
Considérons quelques exemples. Washington a d’abord forcé le gouvernement suisse à trahir ses propres lois bancaires. Il a contraint la Suisse à abroger ses lois sur le secret bancaire. La Suisse est prétendument une démocratie, mais les lois du pays sont décidées à Washington par des gens non élus par les Suisses pour les représenter.
Considérons le « scandale du football », apparemment concocté par Washington dans le but d’embarrasser la Russie. La fédération de football est hébergée en Suisse, mais cela n’a pas empêché Washington d’y envoyer des agents du FBI pour arrêter des citoyens suisses. Essayez d’imaginer la Suisse envoyant des agents fédéraux suisses aux USA pour arrêter des Étasuniens.
Considérez l’amende de 9 milliards de dollars infligée par Washington à une banque française parce qu’elle n’a pas pleinement respecté les sanctions de Washington contre l’Iran. Cette prétention de Washington à vouloir contrôler un établissement financier étranger est encore plus audacieuse au vu du fait que ces sanctions sont imposées à l’Iran par Washington et qu’il est strictement illégal qu’elles nécessitent que d’autres pays souverains y obéissent eux-mêmes. À vrai dire, nous avons ici un cas triplement illégal, puisque les sanctions ont été imposées sur la base d’accusations mensongères, imaginées et fabriquées.
Ou considérez que Washington a fait valoir son autorité dans le contrat entre un constructeur de navires français et le gouvernement russe, et contraint l’entreprise française à manquer à son contrat aux dépens de milliards de dollars pour l’entreprise française et d’un grand nombre d’emplois pour l’économie française. Cela faisait partie de la leçon que Washington donnait aux Russes pour ne pas avoir suivi les ordres de Washington en Crimée.
Essayez d’imaginer un monde dans lequel chaque pays affirmerait l’extraterritorialité de son droit. La planète serait en chaos permanent, avec le PIB mondial dépensé en batailles juridiques et militaires.
Washington néoconné soutient que, comme l’Histoire a choisi les USA pour exercer l’hégémonie mondiale, aucune autre loi n’est pertinente. Seule la volonté de Washington compte. Sa loi elle-même n’est même pas nécessaire, puisque Washington la remplace souvent par des ordres, comme quand Richard Armitage, Secrétaire d’État adjoint (un poste non élu), a dit au Président du Pakistan de faire ce qu’il lui disait, sinon « nous allons vous bombarder pour vous renvoyer à l’âge de pierre. »
Essayez d’imaginer le président de Russie ou de Chine donnant ce genre d’ordre à une nation souveraine.
Washington bombarde en fait de vastes régions du Pakistan, tue des milliers de femmes, d’enfants et de villageois âgés. La justification de Washington étant l’affirmation de l’extraterritorialité de ses interventions militaires dans d’autres pays avec lesquels Washington n’est pas en guerre.
Aussi affreux que tout cela, il y a les pires crimes de Washington contre d’autres peuples quand il kidnappe des citoyens d’autres pays, et les envoie à Guantanamo, à Cuba, ou dans des cachots secrets d’États criminels, comme l’Égypte et la Pologne, pour y être détenus et torturés, en violation à la fois de la loi étasunienne et du droit international. Ces crimes odieux prouvent au-delà de tout doute que le régime étasunien est la pire entreprise criminelle que la Terre n’ait jamais portée.
À l’époque où le criminel régime néocon de George W. Bush a lancé l’invasion illégale de l’Afghanistan, un crime de guerre en vertu du droit international, il avait désespérément besoin de « terroristes » pour la justifier. Or, il n’y avait pas de terroristes. Washington a donc largué sur les territoires des seigneurs de la guerre des tracts offrant des primes de milliers de dollars pour les « terroristes ». Sautant sur l’occasion, les seigneurs de la guerre ont capturé tous les gens sans protection et les ont vendus aux Étasuniens pour avoir la prime.
La seule preuve que c’était des terroristes était que ces gens innocents avaient été vendus en tant que « terroristes » aux Étasuniens par des seigneurs de la guerre.
Hier, après 14 ans de torture, Fayez Mohammed Ahmed Al-Kandari a été libéré par « liberté et démocratie américaine ». Le colonel Barry Wingard, l’officier de l’US army qui représentait Al-Kandari, a dit « il n’y a tout simplement aucune preuve autre que c’était un Musulman en Afghanistan au mauvais moment, autre que des racontars de rumeurs doubles et triples, quelque chose que je n’ai jamais vu justifier une incarcération. » Ce qu’il y avait là, a dit le colonel Wingard, ne suffisait pas de loin à donner lieu à une litanie de plusieurs années de torture pour tenter de forcer la confession des infractions alléguées.
Ne vous attendez pas à ce que les médias prostitués occidentaux vous signalent ces faits. Pour les connaître, fiez-vous à RT, à Stephen Lendman ou à ce site.
Les médias de la pressetitutée occidentale font partie du jeu criminel de Washington.
Paul Graig Roberts, économiste et journaliste étasunien, a été sous-secrétaire du Trésor dans l’administration Reagan au début des années 80. En 1987, Edouard Balladur – ministre français de l’Economie et des Finances - lui a décerné la Légion d’honneur.
Photo : Paul Graig Roberts
*Source : Le blog de la résistance
Version originale : The US Government Is The Most Complete Criminal Organization In Human History - Traduction Petrus Lombard