Par Gilles Munier (actualisation le 16/6/14 à 12h)
Profitant de la débandade des troupes gouvernementale dans les régions de Ninive, de Salaheddine et de Diyala, les peshmerga se sont emparés sans coup férir des « territoires disputés » - notamment de Kirkouk - c’est-à-dire de zones peuplées pour partie de Kurdes tout du long de la frontière de la Région autonome du Kurdistan. Problème : il s’agit des régions ancestrales assyriennes, turkmènes, yézidies, shabaks… de peuples qui combattent pour la sauvegarde de leur identité et qui ne tiennent pas à vivre sous la coupe de Massoud Barzani. Particularité : aucun d’entre eux n’avait jusqu’ici constitué de véritable milice armée.
Daash a pris ce matin le contrôle de Tel Afar, ville turkmène à majorité chiite, située entre Mossoul et la frontière syrienne.
Face à cette situation, Erşad Salihi, chef du Front Turkmène irakien, a décidé de constituer une milice d’auto-défense armée. Dans une interview accordée au quotidien turc Hurriyet (16/6/14), il regrette que la Turquie ne s’implique pas plus dans le soutien à sa communauté*.
Les seuls turkmènes à disposer d’armes sont ceux de confession chiite, favorisés par le régime de Bagdad et tout particulièrement défendus par Moqtada al-Sadr. C’est le cas notamment des habitants de Tel Afar et de Tuz Khurmatu, victimes de nombreux attentats revendiqués ces dernières années par l’Etat islamique en Irak, puis Daash.
Photo : Drapeau du Front turkmène irakien
*Nota: Le nombre des Turkmènes en Irak est estimé à 3 millions d'habitants.
Sur les Turkmènes (ou Turcomans), lire aussi :
Turcomans: peuple oublié ou marginalisé (mai 2007)
Interview de Hassan Haydinli, président du Comité de Défense des Droits des Turkmènes Irakiens (20/1/05)
Irak : Qui tue qui à Tuz Khurmatu ? (10/12/13)