Par Gilles Munier
Harith al-Dari, président en exil de l’Association des Oulémas musulmans irakiens, a affirmé dans une longue interview accordée le 19 avril dernier à la chaîne Al Jazeera en langue anglaise (*), que Nouri al-Maliki exagère sciemment l’importance prise par Daash (L’Etat islamique en Irak et au Levant) dans les combats opposant les sunnites de la région d’Al-Anbar aux forces gouvernementales.
La guerre contre le terrorisme est un prétexte, dit-il, Al-Qaïda est surtout présente dans les déserts, à l’ouest de la région d’Al-Anbar, mais pas de façon significative à Ramadi, Fallujah ou Garma. Le rôle de cette organisation dans ces villes est grossi à dessein. Les drapeaux attestant de sa présence ont été brandis devant les caméras par des agents d’Al-Maliki pour justifier l’intervention militaire du régime.
Harith al-Dari ne considère pas Al-Qaïda comme faisant partie de la résistance irakienne. Pour lui, c’est un instrument créé pour commettre des actes criminels contre le peuple irakien. Que ce soit en Irak, en Syrie ou ailleurs, dit-il, Al-Qaïda détourne le combat de ceux qui luttent contre des régimes despotiques.
Concernant les accusations de terrorisme portées contre lui par les Etats-Unis, Harith al-Dari répond qu’il soutient la résistance, pas le terrorisme. Il accuse le régime d’Al-Maliki et l’Iran d’être derrière les attentats qui ensanglantent le pays depuis 2008.
Ce que les Irakiens veulent, dit Harith Al-Dari, c’est vivre en paix et dans la dignité avec leurs frères kurdes, chiites, mandéens, chrétiens et autres. Les armes livrées par les Etats-Unis à Al-Maliki ne servent qu’à opprimer le peuple. Il prévient : aujourd’hui, elles sont tournées vers les sunnites, demain elles le seront vers les opposants chiites au régime et peut-être vers les Kurdes.
*Harith al-Dari: 'Sunnis feel marginalised'
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