Djamila Bouhired est une figure emblématique de la guerre d’indépendance de l’Algérie. Membre du « Réseau bombes » du FLN de la Zone Autonome d’Alger (ZAA), arrêtée en septembre 1956 et condamnée à mort en 1957 pour avoir déposé une bombe dans le hall de l’immeuble Maurétania (terminal d’Air France), elle fut graciée par le général de Gaulle suite à une campagne de presse organisée par Jacques Vergès et l’écrivain Georges Arnaud (Le Salaire de la peur). Le metteur en scène égyptien Youceh Chahine a réalisé en 1958 « Djamila l’Algérienne », un film consacré son combat qui remporta un immense succès dans les pays arabes. (AFI-Flash)
Par Ahlem B. (revue de presse : Focus Elle - 11/11/13)*
«Si Abdelaziz Bouteflika se présente pour un quatrième mandat, je descendrais dans la rue pour manifester contre lui ». Ce sont là les déclarations de Djamila Bouhired, une icône de la révolution algérienne, qui refuse aujourd’hui de garder le silence en constatant la situation critique dans laquelle nage le pays.
Ses sorties médiatiques sont très rares et pourtant il semble que, cette fois, notre icône de la révolution algérienne, ne veut plus garder le silence. Révoltée, en colère, décidément déçue par la situation politique du pays, Djamila Bouhired ne veut plus se taire. Elle attaque d’ailleurs le Président Bouteflika dans une déclaration accordée au journal El Qods El Arabi, le 8 novembre dernier où elle affirme que si ce dernier briguerait un quatrième mandat, elle sortirait dans la rue pour manifester. Les déclarations de la moudjahida algérienne interviennent au moment où le président entretient toujours le suspens autour de sa quatrième candidature pour les prochaines élections présidentielles.
« la scène politique en Algérie est minée »
Djamila Bouhired ne mâche pas ses mots. Elle va jusqu’à déclarer qu’elle ne tolère plus la situation critique dans laquelle se trouve l’Algérie. Dans ce sens, elle avoue vouloir dénoncer tous les fléaux qui gangrènent la société algérienne dont principalement la corruption et l’impunité généralisées qui empêchent l’Algérie de progresser. La célèbre moudjahida, discrète jusqu’ici, n’hésite pas à faire part de son appréhension quant à l’avenir du pays, mal gouverné. Critique plus que jamais, elle va plus loin en déclarant ouvertement que « la scène politique en Algérie est minée », que « le vrai FLN n’existe plus, et que le parti actuellement est entre les mains de trafiquants, d’opportunistes et d’usurpateurs ».
S’exprimant sur la situation dans la région, la moudjahida se réjouit que le pays échappe encore aux perturbations et à la crise, mais elle déclare que « personne ne sait ce que réserve l’avenir pour ce pays qui a donné pour son indépendance 1,5 million de ses enfants ». (…)