par Al Faraby (Revue de presse: Assawra - 28/4/13)*
« La France ne se dérobera pas à ses responsabilités en Syrie, a déclaré mardi une source proche de la présidence française »
« eeuuhh... »
« quoi ? »
« quelles sont les responsabilités de la France en Syrie ? »
« historiques »
« à ce point-là ? »
« suite aux accords secrets de Sykes-Picot de 1916 (1) conclus entre la France et la Grande-Bretagne en vue de l’effondrement de l’empire
Ottoman, la Syrie faisait partie de la zone d’influence attribuée à la France »
« oui mais nous sommes en 2013 et beaucoup d’eau a coulé sous le pont »
« justement... en cas d’effondrement de la Syrie, la France aimerait bien reconquérir le terrain
perdu »
« je vois »
« tu vois quoi ? »
« un nouveau Sykes-Picot est en cours »
« oui mais avec une nouvelle appellation »
« laquelle ? »
« le Grand Moyen-Orient (2) »
« et qu’a-t-il de différent ? »
« il est sans partage »
« c’est-à-dire ? »
« il sera exclusivement à domination américaine »
« si je comprends bien, la France roule pour l’Amérique »
« pas que la France »
« oui mais... »
« mais quoi ? »
« l’Amérique roule pour qui ? »
« ... !? »
(1) Le Moyen-Orient est découpé, malgré les promesses d’indépendance faites aux Arabes, en 5 zones :
- zone bleue française, d’administration directe formée du Liban actuel et de la Cilicie ; zone arabe A, d’influence française comportant le nord de la Syrie actuelle et la province de Mossoul ;
- zone rouge britannique, d’administration directe formée du Koweït actuel et de la Mésopotamie ; zone arabe B, d’influence britannique, comprenant le sud de la Syrie actuelle, la Jordanie actuelle et la future Palestine mandataire ;
- zone brune, d’administration internationale comprenant Saint-Jean-d’Acre, Haïfa et Jérusalem. La Grande-Bretagne obtiendra le contrôle des ports d’Haifa et d’Acre.
(2) Le « Grand Moyen-Orient » est un terme utilisé par le président George W. Bush et son administration pour
désigner un espace s’étendant du Maghreb et de la Mauritanie au Pakistan et à l’Afghanistan, en passant par la Turquie, le Machrek et l’ensemble de la péninsule Arabique.
Lors de son discours sur l’état de l’Union du 24 janvier 2004, George Bush déclara ainsi : « Tant que le Moyen-Orient restera un lieu de tyrannie, de désespoir et de colère, il
continuera de produire des hommes et des mouvements qui menacent la sécurité des États-Unis et de nos amis. Aussi, l’Amérique poursuit-elle une stratégie avancée de liberté dans le Grand
Moyen-Orient », jetant ainsi les bases de ce qu’on appelle désormais la doctrine Bush.
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