Coup d’Etat rampant à Bagdad
(Afrique Asie – mars 2010)
Les législatives du 7 mars n’auront pas plus de légitimité que celles de 2004, boycottées par plus de la moitié des Irakiens. La décision du Comité pour l’Intégrité et la Justice de rayer des listes électorales 511 candidats accusés de baasisme, les discrédite à jamais. La réintégration de 26 d’entre eux n’y changera rien. Selon Saleh al-Mutlaq, leader du parti du Dialogue national mis hors course, le comité est « une police secrète » dont personne ne connaît les membres ni sait qui les a nommé. Derrière ce coup d’Etat rampant, l’ombre de l’Iran et deux complices: Ahmed Chalabi qui rêve d’être Premier ministre, et Ali Fayçal al-Lami, ancien directeur du Conseil de débaasification créé par Paul Bremer en 2003. Al-Lami, dirigeant du Hezbollah irakien arrêté par les Américains en 2008 pour ses liens avec les « groupes spéciaux », des dissidents de l’Armée du Mahdi manipulés par les Gardiens de la révolution, est aujourd’hui proche de la Ligue des Vertueux (Asaib Ahl al-Haq).
Nouri al-Maliki qui a dirigé, avec Chalabi, le Conseil de débaasification, et qui veut se succéder à lui-même, a pris le train en marche… Un vrai méli-mélo ! Le Cheikh Harith al-Dhari, porte-parole du Front du Djihad et du Changement, a résumé la situation en affirmant que le processus électoral ayant échoué, « ce qui avait été pris par la force devait être repris par la force ».