- Le 20 mai, le procureur de la CPI a requis la délivrance de mandats d'arrêt contre le premier ministre Netanyahu et le ministre de la Défense Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis à Gaza
Par Abdelraouf Arnaout (revue de presse : Anadolu – 10 juillet 2024)*
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu envisage d'éviter une escale en Europe sur son chemin vers les États-Unis, par crainte de voir la Cour pénale internationale (CPI) délivrer un mandat d'arrêt à son encontre pour les crimes de l'armée israélienne à Gaza.
Netanyahu doit se rendre aux États-Unis et prononcer un discours devant le Congrès américain, le 24 juillet. Il devrait également rencontrer le président américain Joe Biden à la Maison Blanche.
Le 20 mai, le procureur de la CPI, Karim Khan, a requis la délivrance de mandats d'arrêt à l'encontre de Netanyahu et du ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza. Khan a également requis la délivrance de mandats d'arrêt à l'encontre de trois des principaux dirigeants du mouvement Hamas, dont son leader Ismaïl Haniyeh.
La société de radiodiffusion publique israélienne KAN a indiqué que le bureau de Netanyahu avait étudié la possibilité de faire escale en Europe sur le chemin de Washington, étant donné que son avion, connu sous le nom d'Aile de Sion, n'est pas en mesure d'effectuer un vol transatlantique avec un plein chargement de passagers.
Son bureau a examiné l'option d'une escale en République tchèque ou en Hongrie, ces deux pays étant considérés comme des amis d'Israël, et a qualifié d'"inacceptables" les requêtes du procureur de la CPI de délivrance de mandats d'arrêt, selon KAN.
KAN a toutefois noté que le bureau de Netanyahu a finalement décidé d'opter pour un vol direct vers Washington, avec un nombre limité de passagers à bord.
Les États-Unis ne sont pas membres de la CPI, mais recevoir Netanyahu en dépit d'un mandat d'arrêt international pourrait les exposer à des critiques.
Israël n'est pas non plus membre de la Cour, alors que la Palestine a été acceptée comme membre en 2015.
La CPI, créée en 2002, est un organe international indépendant qui n'est pas affilié aux Nations unies ni à aucune autre institution internationale, et dont les décisions sont contraignantes.
Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Plus de 38 200 Palestiniens ont été tués depuis lors, principalement des femmes et des enfants, tandis que quelque 88 000 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Neuf mois après le début de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines et soumises à un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.
Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de justice, dont la dernière ordonnance lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire dans la ville de Rafah, dans le sud du territoire, où plus d'un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier.
Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
*Source : Anadolu