Par Maissa.ben (revue de presse : Maghreb info.dz – 20 mai 2034)*
Dans un discours poignant empreint d’émotion, l’ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin, a souligné l’importance pour la France, de «présenter des excuses à l’Algérie, pour les crimes infligées pendant les 132 ans de colonisation».
Insistant sur la nécessité de ces excuses, De Villepin a partagé, une expérience personnelle significative, remontant à son enfance. «J’avais 9 ans, je me souviens avoir assisté, à une conférence animée par mon père, en Amérique latine, sur la Guerre d’Algérie, où j’ai saisi toute la portée, de ce geste», a-t-il déclaré, lors d’une conférence, à la Faculté des sciences de l’information et de la communication à Alger, intitulée, «La nouvelle donne internationale». Il a souligné, que «ce n’est pas avec de simples paroles, que l’on peut effacer un tel passif».
De Villepin a également souligné, que même un président de la République, «n’a pas le pouvoir d’exprimer ces excuses, seul», soulignant que cela «nécessite, une réflexion collective, sur l’ensemble de l’Histoire». «Nous devons transformer cela, en un héritage commun, et pas à pas, peuples et dirigeants, nous avancerons», a-t-il affirmé.
Évoquant son expérience, en tant que secrétaire général à l’Élysée, sous la présidence de Jacques Chirac, De Villepin a reconnu les obstacles, notamment le travail de mémoire, mais il a souligné les «progrès, réalisés à chaque étape». Il a cité la reconnaissance par la France, des crimes contre Maurice Audin et l’avocat Ali Boumendjel, soulignant, que «les crimes coloniaux ne peuvent être effacés, mais nous avons tous le devoir, de les reconnaître». Il a toutefois souligné, que «l’établissement de la vérité, peut parfois prendre des années».
Appel à une vision commune, entre les deux pays
Pour lui, c’est une alliance «unique», que partagent l’Algérie et la France, tissée à travers leurs relations, historiques et diplomatiques. «C’est une relation, qui transcende les individus, une relation d’État à État, et de peuple à peuple», a souligné, l’ancien Premier ministre français.
Évoquant la nécessité de modérer les tensions et de favoriser le dialogue politique, De Villepin a plaidé, en faveur d’«une vision commune, entre l’Algérie et la France, fondée sur le multilatéralisme». «Nous devons accepter, la complexité de notre passé, et renforcer notre capacité à bâtir, un avenir meilleur ensemble», a-t-il affirmé.
Réflexions sur la scène internationale, et l’avenir de l’Afrique
En outre, Dominique De Villepin a partagé ses réflexions, soulignant «l’importance de l’Algérie, en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU». Il a abordé la «complexité» des conflits mondiaux, mettant en lumière, «la tragédie persistante du peuple palestinien, à Ghaza et à Rafah, sous le joug de l’entité sioniste».
De manière franche, il a dénoncé «les injustices» subies par ce peuple, soulignant les viols et les massacres, déplorant la politique de double standard. De Villepin a salué «le rôle de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU», tout en exprimant «sa consternation, face à la spirale destructrice, que le monde observe impuissant», soulignant que «ces conflits, sont des cicatrices mémorielles».
Évoquant l’évolution des mentalités, il a noté avec satisfaction, «la reconnaissance croissante, de l’État palestinien, par de nombreux pays», mais a souligné, «la nécessité de penser au jour d’après, lorsque les armes se seront tues, et de réfléchir à la gestion future, du territoire palestinien, alors que l’entité sioniste aspire, à maintenir son contrôle».
De Villepin, célèbre pour son discours historique à l’ONU en 2003, s’opposant à l’intervention américaine en Irak, a également souligné, «l’importance de l’Afrique, dans ce nouveau paysage mondial». Il a encouragé les pays africains, à «dépasser les frontières, à mutualiser les infrastructures», et à «élargir les échanges et les modes de consommation, pour prospérer dans ce nouveau contexte géopolitique».
Il convient de noter, que la Conférence a réuni diverses personnalités, dont des conseillers du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, des représentants du CREA, ainsi que les ambassadeurs d’Algérie en France et de France en Algérie. Des représentants de l’APN, et du Conseil de la nation, de l’Inesg, des chercheurs universitaires, et des étudiants de plusieurs Instituts d’Alger, ont également pris part à cet événement.
*Source : maghrebinfo.dz