Par Yoann (revue de presse : Le Média 4-4-2 – 28 janvier 2024)*
L’ancien chef d’état-major israélien, Gadi Eizenkot, a contesté ouvertement les déclarations du Premier ministre Netanyahou. Selon Eizenkot, les affirmations de l’occupation israélienne sur les avancées de la guerre à Gaza sont loin de la réalité. Des rapports secrets américains divulgués par le Wall Street Journal confirment ces doutes et révèlent les échecs majeurs de l’opération.
En effet, malgré les milliers de tonnes de bombes larguées par Tsahal à Gaza, 80% des soldats du Hamas sont toujours en vie. Cela ne prend pas en compte les différentes brigades palestiniennes qui, avec le Hamas, posséderaient toujours d’énormes stocks d’armes, notamment des missiles à longue portée capables de bombarder pendant plusieurs mois les territoires occupés par Israël. Ce rapport des services de renseignement américains, combiné à la nouvelle de l’élimination de 24 membres de l’occupation israélienne à Gaza, a poussé l’ancien chef d’état-major et membre du conseil de guerre Gadi Eizenkot à exiger de Netanyahou d’ouvrir les yeux et de négocier avec le Hamas.
Trois échecs majeurs sont soulignés :
Premièrement, Israël devait anéantir le Hamas, mais un rapport américain révèle que seulement 20 à 30% des combattants de l’organisation ont été éliminés jusqu’à présent. Les chiffres fournis par Israël évoquaient jusqu’alors un combattant sur deux, soit 50%. En réalité, avec encore 70% de ses forces vives, on peut considérer que le Hamas est pour l’essentiel préservé.
Deuxièmement, l’objectif de détruire tous les tunnels était sous-estimé. Le New York Times estime que les tunnels sont beaucoup plus longs et ramifiés que prévu. Les Israéliens ont été complètement surpris par l’étendue et la complexité de ces tunnels, qui ont permis aux forces du Hamas de se préserver et de lancer des actions de guerre, y compris au nord, malgré les tentatives de nettoyage.
Troisièmement, aucun otage n’a été libéré par l’armée israélienne. Les seuls libérés l’ont été à l’issue de plusieurs échanges fin novembre. On estime qu’aujourd’hui plus de 130 otages sont toujours aux mains du Hamas et de ses complices. Cet échec pèse de plus en plus sur la vie publique israélienne, au point que les familles ont fait irruption en pleine réunion de la Knesset, le Parlement israélien, exprimant leur colère et leur confusion envers les députés et Netanyahou.
*Source : Le Média en 4-4-2 via Réseau international