Le nombre de combattants du Hachd Al-Chaabi, une coalition armée chiite payée par l’État irakien, a doublé en moins de deux ans, révèle le projet de budget 2023. Une illustration de la place croissante qu’occupe cette force en faveur de Téhéran dans le pays.
Revue de presse : Courrier international (15 mai 2003)*
Le Hachd Al-Chaabi – les “Unités de mobilisation populaire” – a été créé en 2014 en Irak après un appel au combat lancé par le plus haut dignitaire religieux chiite du pays, Ali Sistani, contre le groupe djihadiste État islamique (EI), qui avait alors pris le contrôle de Mossoul.
Formée de dizaines de milliers de combattants majoritairement chiites, cette coalition composée de milices armées locales, dont certaines très proches de l’Iran, a été intégrée à l’État en 2016 sur décision gouvernementale. Elle l’est encore aujourd’hui malgré la défaite de Daech, l’acronyme arabe de l’EI, en Irak, proclamée en 2017.
Le Hachd Al-Chaabi est ainsi considéré comme une force publique légitime. À ce titre, il bénéficie des financements de l’État, au même titre que l’armée irakienne et la police.
Mais combien de combattants sont-ils et combien coûte cette coalition ? Celle-ci est souvent accusée de dissimuler son effectif réel. Le projet de budget 2023, examiné au Parlement irakien, apporte plusieurs réponses, explique le site kurde irakien Rudaw.
Environ 2,5 milliards de dollars
Ainsi, le nombre de fonctionnaires affiliés au Hachd “a doublé en dix-huit mois”, passant de 122 000 en 2021 à 238 075 tel qu’indiqué dans le budget 2023. Ils représentent environ 6 % du nombre total des fonctionnaires du pays, qui s’élève à 4 millions.
C’est moins que le personnel du ministère de l’Intérieur (700 000 fonctionnaires) ou celui de la Défense (environ 454 000), mais plus que le personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche (150 000).
En 2023, l’État irakien consacre un budget de 3 500 milliards de dinars irakiens [environ 2,5 milliards d’euros], dont la quasi-totalité en salaires, au Hachd Al-Chaabi. Selon les chiffres compilés par Rudaw, ce montant correspond à 1,8 % du budget du pays.
*Source : Courrier international