Par Omar Alothmani (revue de presse : Agence Anadolu – 4 :8/22)*
Le dignitaire chiite irakien et chef de file du Courant sadriste, Moqtada al-Sadr, a exigé, mercredi, la dissolution du Parlement irakien et des élections législatives anticipées dans un pays en proie à une crise politique qui empêche la formation d’un nouveau gouvernement depuis la tenue des élections législatives anticipées, en date du 10 octobre 2021.
Dans une allocution télévisée suivie par l'Agence Anadolu, Moqtada al-Sadr a déclaré : « À partir de maintenant il n'y aura plus d'anciennes figures ». Le leader chiite irakien a plaidé en faveur « D’un processus démocratique révolutionnaire pacifique, et des élections démocratiques anticipées après la dissolution du Parlement actuel ».
Concernant les appels au dialogue avec le « Cadre de coordination », une alliance de factions chiites pro-Iran, Al-Sadr a souligné qu'il a essayé de dialoguer avec les représentants des forces du « Cadre de coordination » (sans les nommer), estimant qu’« il n'y a aucun intérêt à dialoguer avec eux ».
Selon lui « La réforme ne peut advenir que par le sacrifice », en allusion à la démission des 73 députés sadristes, qui représentent la plus grande force parlementaire.
Dans un communiqué manuscrit rendu public en juin dernier, ce geste collectif (ndlr, démission de 73 élus) a été qualifié par le Courant sadriste de « sacrifice pour le pays et le peuple ».
Depuis la publication des résultats officiels des dernières législatives, le Courant sadriste a opté pour une ligne « réformatrice », s’agissant entre autres de la réforme du régime politique et de l’éradication de la corruption.
Après avoir échoué à former « un gouvernement majoritaire » les élus sadristes ont démissionné.
Allié à des forces sunnites et kurdes, Moqtada al-Sadr voulait en finir avec la tradition politique selon laquelle toutes les forces chiites soient parties prenantes dans un « gouvernement de consensus », et ce, dans la perspective de former un « gouvernement majoritaire » qu'il appelle de ses vœux, et qui aurait obligé le « Cadre de coordination » à être dans l'opposition.
Le « Cadre de coordination » dispose désormais d'une majorité parlementaire qui lui permet de former un gouvernement.
Dans son allocution, Al-Sadr a infirmé les rumeurs selon lesquelles les manifestations organisées par ses partisans faisaient partie d'une « lutte pour le pouvoir ».
La tension est montée d'un cran dans tout l'Irak ces derniers jours après la désignation par le « Cadre de coordination » de Mohamed Chia al-Soudani, ancien ministre et ex-gouverneur de province âgé de 52 ans, au poste de Premier ministre, une décision qui a déclenché des protestations des partisans d'al-Sadr.
Traduit de l’arabe par Majdi Ismail
Source : Anadolu