De la mise en scène des « aveux » accommodants de Benhalima
Par Youcef Bedjaoui et Younes Benmoussa (revue de presse : Mouvement Rachad - 1/4/22)*
Dimanche dernier, le 27 mars 2022, la Direction générale de la Sureté nationale (DGSN) a publié une vidéo confession du lanceur d’alerte Benhalima Mohamed Azzouz (BMA) qui a été diffusée sur la télévision nationale à l’heure du pic d’écoute (20 h) ainsi que sur les comptes Facebook, Twitter et YouTube et de la DGSN. Quelques heures auparavant, ces comptes ainsi que quelques titres de la presse en ligne avaient lancé des alertes annonçant l’imminence de la diffusion de « graves aveux » de BMA.[1] Après la diffusion de la vidéo, l’APS titrait « Aveux du détenu Benhalima: l’organisation « Rachad » impliquée dans des plans ciblant la stabilité de l’Algérie »[2] alors que TSA, par exemple, annonçait que « Extradé d’Espagne, l’ex militaire Mohamed Benhalima passe aux aveux »[3], tandis que les titres principaux de la presse arabophone soulignaient le caractère « choquant » ou « dangereux » des « aveux » de BMA.[4]
S’agit-il vraiment d’aveux, comme le rabâchent les médias inféodés aux moukhabarat (DGSI[5])? Les déclarations filmées de BMA sont-elles volontaires ou a-t-on visionné la vidéo d’un otage faisant des confessions accommodantes sous la contrainte ?
Le recours à la confession spectacle est une vieille addiction de la justice aux ordres dans notre pays, comme ailleurs dans plusieurs régimes totalitaires ou dictatoriaux (Chine, Russie, Corée du Nord et Syrie par exemple). Que nous apprennent les outils analytiques de ces mises en scène de la repentance sur la dernière vidéo de la DGSN ? Quelles sont les audiences ciblées par la spectacularisation et la médiatisation de ladite confession de BMA, et quels messages politiques leurs sont destinés ? En quoi le simulacre d’aveux de BMA impacte-t-il les procédures judiciaires le concernant ?
C’est à ces questionnements de plusieurs activistes du hirak que se propose de répondre cette note.
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