Par Nicolas Beau (revue de presse : Mondafrique – 16/4/21)*
La nomination d’une nouvelle ambassadrice à Alger, Elizabeth Moore Aubin, met fin à la vacance du poste depuis le mois d’Août 2020, date du départ de l’ambassadeur John Desrocher.
Le dernier représentant des Etats-Unis à Alger était proche des démocrates, contrairement à son homologue de Rabat, David Fischer, très ancré sur les positions du président sortant Donald de Trump dont il était un compagnon de golf. Lequel Fischer, très amorti, a été débarqué le 19 Janvier 2021, la veille de la prise du pouvoir de Joe Biden.
La nouvelle ambassadrice à Alger, Elizabeth Moore Aubin connaît bien l’Algérie pour avoir été la chef adjointe de l’ambassade américaine entre 2011 et 2014. Cette diplomate de haut vol quitte un poste sensible au sein du département d’Etat où elle avait été nommée directrice au sein du bureau des affaires du Proche Orient, le BNE (Bureau of Near Eastern Affairs). La nouvelle ambassadrice connaît bien les rouages du système algérien. Elle maitrise parfaitement le Français ce qui lui procure une facilité de contact avec le personnel politique du pays.
Washington pro Hirak
Les récentes positions américaines pro Hirak héritaient le pouvoir à Alger. La nomination d’Elisabeth Moore Aubin qui témoigne du revirement de l’administration Biden sur plusieurs dossiers hérités de l’administration Pompeo placent les autorités algériennes dans l’embarras.
Le rapport annuel du département d’Etat publié le 30 mars sur la situation des droits humains, couvrant la période du 1 Janvier au 31 décembre 2020 accable en effet le pouvoir algérien. Le département d’Etat énumère un ensemble des violations commises par les services sécuritaires du pays. Le rapport évoque aussi les graves restrictions à la liberté d’expression et de la presse en soulevant « Les principaux problèmes relatifs aux droits de l’Homme ont compris la détention arbitraire, les prisonniers politiques, le manque d’indépendance et d’impartialité de la justice, l’intrusion illégale dans la vie privée, de graves restrictions à la liberté d’expression et de la presse, y compris les lois pénales sur la diffamation, les arrestations de journalistes et le blocage de sites ».
Le Sahara, lot de consolation
Lot de consolation pour les Algériens, le nouveau secrétaire d’Etat US, Anthony Blinken, tend à revenir sur le Sahara à des positions moins engagées que celles prises par son prédécesseur Mike Pompeo. Il a déclaré le 29 mars dernier que son pays « soutient des négociations politiques » et appelé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutierrez à désigner un envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidentale.
La démarche de Blinken représente une fenêtre de tir pour l’Algérie. D’autant plus que la coopération sécuritaire avec les États Unis dans la région Sahélo sahélienne reste une priorité. Les autorités algériennes ont tenu à faire écho aux déclarations du département d’Etat sur le Sahara en déclarant, via leur ministre des affaires étrangères, qu’elles militaient également pour « une solution durable à ce conflit ».
*Source : Mondafrique