par Hamed Ghashghavi ( revue de presse: Afrique Asie - 25/1/18)*
Il y a deux semaines, la première manifestation a eu lieu à Mashhad et la principale raison était le mécontentement populaire contre des institutions de crédit et des banques qui ont pris leur argent en otage pendant plusieurs mois. Quelques mois auparavant, j’ai moi-même vu des gens manifester pacifiquement devant le parlement et la banque centrale iraniens. En réalité, les banques en Iran ont des pouvoirs effectifs (quelquefois plus que les banques occidentales), et les intérêts sont entre 15 et 25%, investis dans des projets de construction et d’autres domaines dans lesquels, normalement, elles ne devraient pas.
Nous ne pouvons pas nier que les citoyens – moi-même y compris -, sont confrontés à des problèmes financiers en raison de la situation du pays, essentiellement après que le gouvernement du président Rouhani ait investi la majeure partie de son temps et de son énergie dans le plan global d’action conjoint (JCPOA). Bien que Rouhani ait promis que la crise économique et financière de l’Iran serait résolue après cet accord, la crise est encore en train de s’aggraver.
Évidemment, les embargos américains et européens ont en partie influencé cette crise économique mais l’inefficacité de l’administration de Rouhani en était à l’origine. Depuis des années, le Leader suprême a parlé de l’économie résistive (économie de résistance) et de l’importance de l’économie interne (celle basée sur la production nationale et l’emploi) tandis que de nombreux fonctionnaires (particulièrement ceux du gouvernement Rouhani) croient que la solution unique est d’être en contact avec les économies européennes et américaines. Ainsi, après que le Leader ait publié les principes de cette économie de résistance, les autorités ont commencé à utiliser cette expression dans leurs entretiens et discours ce qui a amené le guide suprême à baptiser l’année en cours (dans le calendrier persan) « Économie de résistance : production et emploi ».
Depuis cet accord, de nombreuses entreprises européennes telles que Peugeot, Citroën, Total et bien d’autres se sont rendues à Téhéran et ont signé de multiples contrats avec des partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux. Pratiquement, et comme l’a affirmé le Guide suprême, ces contrats ont été signés mais rien n’a changé sur le terrain. En plus, les gens ont réalisé que les promesses de Rouhani n’ont pas été tenues. Même si cet accord présentait des avantages économiques, les bénéfices étaient pour les grandes entreprises et non pour la classe moyenne.
Comme ces jours-ci j’entends même certains amis dire que les états européens voudraient rester engagés dans JCPOA, j’aimerais ajouter ce point concernant l’attitude européenne sur cette question.
Francesco Condemi, le réalisateur de documentaires français, a affirmé dans son film intitulé « L’affaire Peugeot (2013)» que le lobby sioniste en France avait mis beaucoup de pression sur la compagnie Peugeot pour rompre ses relations avec Iran Khodro (IKCO, une multinationale iranienne de construction automobile basée à Téhéran).
Par conséquent, cela souligne le fait que les Européens ne se sont engagés dans aucun accord avec les Iraniens, de quelque sorte que ce soit et, une fois leurs intérêts menacés, ils sont les premiers à se retourner contre vous
Sur la base de ce documentaire et des statistiques, mais aussi selon les analystes de France TV, l’Iran était le plus grand marché du monde (après la France elle-même) pour les produits de cette société. En Europe, les voitures françaises sont au troisième rang après les voitures allemandes et italiennes, qui sont de meilleure qualité.
En Iran, les manifestations pacifiques sont un droit garanti par la constitution. Aucune des premières manifestations n’a été violente au commencement jusqu’à ce que des agents ennemis infiltrés exhortent les citoyens à brûler des drapeaux nationaux et des portraits de martyrs, attaquant des bâtiments militaires et endommageant des lieux publics en les incendiant, ce qui a dévié les manifestants de leur raison initiale.
AVEC UNE PARTICIPATION DE 73,03% LORS DE LA RÉCENTE ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE, LA POPULATION IRANIENNE A MONTRÉ QU’ELLE SOUTIENT LA RÉVOLUTION ISLAMIQUE ET RECONNAIT QUE LA PRINCIPALE RAISON DE LA STABILITÉ ET DE LA SÉCURITÉ DE L’IRAN DANS UNE TELLE RÉGION EST LA SAGESSE DU LEADER SUPRÊME.
Dans un discours public datant du 15 février 2017, le Guide suprême, Sayed Ali Khamenei, a déclaré :
« Je dis cela aux officiels du pays, si les gens participent à la manifestation du 22 Bahman (date du calendrier persan correspondant à l’anniversaire de la Révolution islamique, le 11 février 1979), cela ne veut pas dire qu’ils sont satisfaits de ce que nous avons fait, les gens sont exigeants, ils sont exigeants en raison de nombreux problèmes qui se produisent dans le pays, les gens n’aiment pas la discrimination, partout où ils voient une certaine discrimination, ils se sentent mal et en souffrent, la même chose quand ils voient l’hypothyroïdie, la même chose lorsqu’ils voient que les autorités sont indifférentes à leurs problèmes, quand ils voient que les choses n’avancent pas, ils sont demandent des comptes. Le 22 Bahman doit être comptabilisé séparément, la résistance du peuple contre un ennemi embusqué pour avaler l’Iran est une chose qui a été illustrée le 22 Bahman, et leurs attentes de la part des officiels, c’est une autre chose ! »
Le Guide suprême a ajouté : « Les revendications de la population ne peuvent être ignorées : la récession, le chômage et l’inflation sont des problèmes importants. »
Il a également déclaré : « Un responsable européen a dit à l’un de nos fonctionnaires que si ce n’était pas le JCPOA, une guerre contre l’Iran serait certaine. Ceci est juste un mensonge ! Pourquoi parlent-ils de guerre ? Parce qu’ils veulent engager les esprits dans la guerre ; cependant, la vraie guerre est une guerre économique, des sanctions et la ruine des niveaux d’activité de l’emploi et des industries de la technologie dans notre pays. Ils attirent notre attention sur une guerre militaire afin de nous faire oublier ces autres guerres. Une vraie guerre est une guerre culturelle ».
Soros, BHL et consorts…
Le droit des gens à manifester pacifiquement est, sans aucun doute, un droit fondamental, mais nous devons faire attention aux infiltrations étrangères. Nous ne pouvons pas oublier ce qui s’est passé – et ce qui se passe encore – en Ukraine, en Géorgie et dans d’autres pays de l’Europe de l’Est. Sans compter la manipulation des médias sur la Libye et la Syrie par des gens comme l’auto-proclamé philosophe français, Bernard-Henri Lévy (BHL) et George Soros. Diverses manifestations fabriquées ont été filmées dans un théâtre au Qatar et ont été prétendues avoir eu lieu en Libye, en Syrie et même en Ukraine.
Au cours des récents événements en Iran, les médias occidentaux « mainstream » ont utilisé les mêmes vidéos pour différentes villes iraniennes. BBC Persian, VOA Persian et Manoto essayaient de provoquer le chaos par tous les moyens possibles. Il est intéressant de mentionner que près de 200 chaînes de télévision en langue persane ont été fondées en Iran après les élections présidentielles de 2009. Ces chaînes incitent les gens à rejeter leur gouvernement en les appelant à manifester et à descendre dans la rue. En outre, ils endoctrinent l’esprit des Iraniens à travers de multiples séries et films qui attaquent leur style de vie, leurs valeurs et leurs conventions idéologiques et culturelles.
Toutes ces chaînes internationales sont soutenues et financées par les puissances occidentales, principalement l’intelligentsia britannique et américaine. En outre, des ONG comme la Brookings Institution’s Centre for Middle East Policy (Saban centre), l’International Republican Institute (IRI), le Freedom House, l’United States Agency for International Development (USAID), l’Albert Einstein Institution, le Council on Foreign Relations (CFR), l’American Enterprise Institute (AEI) et bien d’autres n’épargnent aucun effort pour interférer dans les affaires iraniennes.
DONALD J. TRUMP & LES AUTRES QUI, AU NOM DES DROITS DE L’HOMME, TRAVAILLENT D’ARRACHE-PIED POUR CRÉER LE CHAOS EN IRAN. EN MÊME TEMPS, ILS IGNORENT LEURS CRIMES À TRAVERS LE MONDE, TUANT, MASSACRANT, TORTURANT, COMMETTANT DES GÉNOCIDES, VIOLANT, ET VOLANT LA RICHESSE ET LES RESSOURCES DES NATIONS PAUVRES.
D’un côté, les Iraniens, la population et les élites condamnent la violence et sont contre les autorités corrompues qui doivent payer le prix et le peuple doit voir le résultat ainsi que l’a déclaré le Leader : « À mes yeux, les autorités qui ont trahi la confiance de la nation doivent être exécutées ». Néanmoins, de nombreux responsables, y compris le major-général Mohsen Rezaee, estiment que nous devrions distinguer les individus antigouvernementaux infiltrés des citoyens pacifiques. Les personnes pacifiques demandent à avoir une meilleure situation économique, ce qui est un droit légitime et fondamental.
*Hamed Ghashghavi est le correspondant de « Veterans Today » à Téhéran
*Source : Afrique Asie