Par Gilles Munier/
Depuis quelques semaines, de mystérieux groupes armés attaquent les positions de l’armée gouvernementale et des Hachd al-Chaabi à Kirkouk et dans certaines parties des territoires dits disputés reconquis sur les peshmerga.
Le 6 décembre, un attentat suicide à la voiture piégée a fait plusieurs morts à l’entrée du camp de déplacés Chahid Rustom près de Makhmour. Le camp (12 000 réfugiés) est sous le contrôle du PKK.
Le lendemain, des hommes armés non identifiés ont attaqué à la grenade et mitraillé un checkpoint des Forces anti-terroristes irakiennes à Kirkouk.
Ces opérations terroristes n’ont pas été revendiquées.
Un groupe armé composé d’individus parlant kurde, arabe, mais aussi anglais ou d’autres langues étrangères est implanté aux alentours de Tuz Khurmatu et de Kifri, au sud de Kirkouk. Certains portent des barbes qui font penser aux djihadistes de l’Etat islamique, mais se présentent comme des détecteurs des peshmerga, sans appartenance partisane. Des noms d’organisations circulent : Armée de libération, Armée sunnite…
Un autre groupe, qui se fait appeler Al-Hazmyun (Les Décidés) est apparu dans la région de Mandali, non loin de la frontière iranienne. On le dit proche des Frères musulmans.
Pour l’instant, le nombre des combattants clandestins est estimé à quelques centaines. Qui sont-ils ? Sans doute des membres de cellules dormantes de l’Etat islamique, mais pour ce qui concerne les « groupes armés non identifiés », les soupçons se portent surtout sur l’Asayish, le service secret du PDK dirigé par Masrour Barzani. Si cela s’avère exact, cela signifie que son père Massoud joue avec le feu. Aucun Etat ne peut tolérer qu’une de ses régions lui fasse la guerre.