La ville de Mossoul menacée de disparition définitive (revue de presse : Sputnik - 3/1/17)*
L’opération de libération de la ville de Mossoul du joug de Daech se poursuit. Cependant, comme l’affirment des experts, un danger plus sérieux que les terroristes plane sur la ville – le risque de la destruction du barrage. Si ce scénario se confirme, la ville tout entière disparaîtra sous les eaux.
Soutenus par les États-Unis, les troupes irakiennes poursuivent leur offensive sur Mossoul, ville occupée par les terroristes de Daech. Toutefois, les experts craignent que l'opération de libération de la ville n'engendre un problème extrêmement grave qui risque d'anéantir la ville toute entière.
Il s'agit du barrage de Mossoul, le plus grand d'Irak, dont l'état laisse d'ores et déjà à désirer. Actuellement, les combats pour son contrôle battent leur plein. L'offensive pourrait déboucher sur sa destruction, ce qui aurait des conséquences néfastes pour le pays dans son ensemble.
Quatrième plus grand barrage au Proche-Orient, celui de Mossoul est situé à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de la ville et retient une énorme quantité d'eau. La digue se détériore progressivement. Si le barrage cède, la ville de Mossoul sera anéantie en l'espace de quelques heures seulement.
La vie d'un million et demi de personnes est en jeu. Les scientifiques comparent les éventuelles conséquences de la destruction du barrage à ceux de l'explosion d'une bombe nucléaire.
Comme l'indique à RT Adel Darwich, journaliste et experte des questions du ravitaillement en eau, la situation à Mossoul est extrêmement dangereuse.
« L'état du barrage nécessite des travaux de maintenance impliquant des équipements lourds. La situation est risquée. Si la sécurité des ingénieurs n'est pas garantie, ceci tournera au drame et entraînera des victimes. Il est indispensable de suspendre les combats, de circonscrire cette zone et de mettre en place tous les moyens pour assurer la sécurité des ingénieurs afin de consolider le barrage », indique-t-il, ajoutant qu'il est en outre indispensable d'évacuer la population des zones à risque.
La bataille de Mossoul, qui mobilise quelque 100 000 soldats irakiens, combattants kurdes et membres de milices chiites pour reconquérir la grande ville du nord aux mains de l'EI depuis juin 2014, a été déclenchée le 17 octobre.
Après une pause de plusieurs semaines due à des problèmes logistiques et de coordination, une seconde offensive est lancée. Les unités d'élite ont repris un quart de la ville mais leur avancée est lente et difficile à cause des tireurs embusqués, des véhicules suicides et de la présence massive de civils, majoritairement sunnites, dans la ville. Une « refonte opérationnelle » a été mise en place au début du mois, marquant la première pause importante de la campagne de Mossoul.
Source : Sputnik (3/1/17)