Par Gilles Munier
La province de Ninive n’a pas été prise uniquement par les djihadistes de l’ « Etat islamique en Irak et au Levant (Daash) », mais par une coalition d’opposants sunnites armés comprenant des membres de tribus hostiles au régime de Bagdad, d’anciens officiers, sous-officiers et soldats de l’armée irakienne dissoute par Paul Bremer, des combattants soufis – notamment de la confrérie Naqshbandiyya - ainsi que par des militants baasistes, islamo-baasistes ou nationalistes irakiens.
L’union faisant la force, les opposants sunnites ont mis pour un temps de côté leurs différents politiques et religieux, et coordonné leurs activités au sein de Conseils militaires révolutionnaires. Objectif n°1: renverser Nouri al-Maliki.
La guerre éclair, préparée depuis de longs mois par les Conseils militaires révolutionnaires, a été lancée après que Nouri al-Maliki ait appelé au « djihad anti-terroriste », c’est-à-dire à l’élimination radicale de ses opposants de la province d’Al-Anbar « avant le mois sacré du Ramadan », c’est-à-dire fin juin (1).
Les djihadistes sunnites ont maintenant des chars, des véhicules de transports blindés, des Humvees et même des hélicoptères Blackhawks récupérés dans les bases désertées par les troupes du régime. De plus, on estime à 429 millions de $ le montant des sommes confisquées par les « insurgés » dans les banques de Mossoul.
Dans la bataille qui s’annonce au nord de Bagdad, leurs adversaires disposent de plusieurs centaines de milliers de soldats chiites formés par les Etats-Unis et bien armés, de milliers de volontaires ayant répondu à l’appel au secours du Grand ayatollah Sistani… et de conseillers militaires appartenant à des sociétés militaires privées occidentales – contractors – engagés par le régime.
A suivre…
(1) Iraq PM calls for “jihad” against Anbar jihadists ( Asharq al-Awsat -29/5/14)
Sur la présence américaine en Irak, lire :