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France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l'Atlantique. Traduction d'articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.


Marwan Barghouti

Publié par Gilles Munier sur 4 Novembre 2025, 06:02am

Catégories : #Marwan Barghouti, #Fatah, #Gaza, #Hamas, #Trump

Itamar Ben Gvir est allé menacer Marwan Barghouti dans sa cellule de prison

Par Medea Benjamin (revue de presse : Savage Minds - 3 novembre 2025)*

Le monde doit exiger la libération du leader palestinien Marwan Barghouti.

Depuis plus de deux décennies, Marwan Barghouti est détenu dans les prisons israéliennes, symbole vivant d’une occupation brutale qui prive les Palestiniens de leur liberté et de leur dignité. Son emprisonnement prolongé n’est pas seulement injuste, il réduit au silence le dirigeant le plus apte à unir le peuple palestinien et à le faire progresser vers une solution politique. Les sondages réalisés depuis de nombreuses années montrent qu’il est la personnalité politique palestinienne la plus populaire, qui inspire confiance à toutes les factions et à toutes les générations, même à ceux qui ont perdu foi en la politique. Sa libération n’est pas une concession. C’est une condition préalable à la paix.

Lorsque la deuxième Intifada a commencé en 2000, Barghouti était un membre éminent du Fatah, la faction politique palestinienne à la tête de l’Autorité palestinienne (AP), qui gouverne certaines parties de la Cisjordanie occupée. Il était également député élu. Il a été arrêté par les forces israéliennes le 15 avril 2002 et, en 2004, un tribunal israélien l’a condamné à cinq peines d’emprisonnement à perpétuité plus 40 ans, l’accusant d’avoir participé à des attentats qui ont coûté la vie à des Israéliens. Barghouti a nié les accusations, refusé de reconnaître la légitimité du tribunal et s’est déclaré prisonnier politique sous occupation.

Des observateurs indépendants, dont l’Union interparlementaire, ont par la suite conclu que la procédure n’a pas respecté les normes internationales en matière de procès équitable et présente les caractéristiques d’une persécution politique.

Le cas de Marwan Barghouti est indissociable du mécanisme plus général de l’occupation : comme des milliers d’autres prisonniers palestiniens, il a subi des traitements inhumains et dégradants, dont la torture, l’isolement cellulaire et la privation de soins médicaux adéquats.

Les autorités israéliennes sont tenues, en vertu du droit international, de garantir une procédure régulière, un traitement humain et l’accès à un avocat et à des soins de santé, obligations que les autorités israéliennes violent régulièrement.

Pendant toute la durée de son emprisonnement, Barghouti a maintenu une position de principe : il rejette les attaques contre les civils et défend le droit d’un peuple vivant sous occupation militaire à résister dans le cadre du droit international. Il plaide depuis longtemps en faveur de négociations fondées sur l’égalité et l’autodétermination. Cette combinaison lui confère une capacité unique à jouer un rôle de médiateur clé.

C’est précisément cette crédibilité que redoute Israël. Comme l’a déclaré son fils Arab Barghouti,

“Israël considère mon père comme un danger en raison de son aptitude à rassembler les Palestiniens”.

Le maintenir enfermé sert deux objectifs à Israël : décapiter toute forme de leadership palestinien crédible et perpétuer le mythe selon lequel “il n’y a pas d’interlocuteur pour la paix”.

Sa famille craint pour sa vie, des témoins rapportant qu’il a été sévèrement battu par des gardes en septembre. Cette crainte s’est accrue le 15 août 2025, lorsque le ministre israélien Itamar Ben Gvir a publié une vidéo dans laquelle il menace personnellement Barghouti dans sa cellule de prison.

La famille a constamment appelé Israël à autoriser des avocats internationaux et le Comité international de la Croix-Rouge à lui rendre visite, mais leurs demandes ont été refusées.

On espérait que Barghouti serait libéré dans le cadre du récent accord de cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas, et Trump a déclaré vouloir faire pression sur Israël pour obtenir sa libération, mais Israël a refusé.

Depuis des années, les dirigeants mondiaux défendent sa cause. En 2013, l’ancien président Jimmy Carter, l’archevêque émérite Desmond Tutu et d’autres dirigeants internationaux de premier plan et lauréats du prix Nobel de la paix ont appeléà sa libération. Plus récemment, la rapporteure spéciale des Nations unies Francesca Albanese a déclaré :

“Quiconque prend la paix au sérieux se doit de garantir sa libération, car il s’agit du dirigeant palestinien le plus populaire et illégalement détenu”.

Le 29 octobre, un groupe de dirigeants mondiaux appelé The Elders, fondé par Nelson Mandela en 2007, a appelé le président Trump à exiger la libération de Barghouti, “à l’occasion du fragile accord de cessez-le-feu conclu à Gaza”.

Même des personnalités israéliennes haut placées dans le domaine de la sécurité, dont l’ancien directeur du Shin Bet Ari Ayalon, ont reconnu que si Israël souhaite véritablement un partenaire capable de convaincre le peuple palestinien d’accepter un accord, Barghouti est le seul dirigeant légitime pour y parvenir.

Mais c’est peut-être Ronald Lauder, président du Congrès juif mondial, le plus étonnant défenseur de Barghouti ces derniers temps. Il a plaidé en coulisses pour sa libération, en guise de geste envers les pays arabes qui font pression en ce sens.

La popularité de Barghouti en tant que figure fédératrice explique pourquoi tant de Palestiniens le considèrent comme leur Nelson Mandela. La libération de Mandela n’a pas résolu les problèmes de l’Afrique du Sud du jour au lendemain, mais elle a débloqué une situation figée depuis trop longtemps. La libération de Barghouti pourrait servir le même objectif.

Si Israël recherche véritablement la paix, il doit cesser d’emprisonner les dirigeants en mesure de la concrétiser. Si la communauté internationale défend véritablement les droits de l’homme, qu’elle prenne des mesures politiques pour mettre fin à la détention de Barghouti.

*Source : Savage Minds

Traduit par Spirit of Free Speech

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