Le député de la France Insoumise, Aymeric Caron, a appelé, samedi, à ce que les athlètes israéliens concourent sous bannière neutre aux Jeux Olympiques de Paris 2024, à l'instar des athlètes russes et biélorusses.
Revue de presse : Yeni Safak (15 janvier 2024)*
"En tant que député de Paris, ville qui accueille les prochains Jeux Olympiques, je demande que le CIO (Comité international olympique – ndlr) sanctionne Israël comme il a choisi de sanctionner la Russie, en raison des crimes de guerre d'une ampleur inédite que son armée commet à Gaza depuis trois mois", a-t-il déclaré.
Et de souligner que "le deux poids deux mesures serait incompréhensible".
"La diplomatie française doit faire pression sur le CIO pour que le drapeau et l'hymne israéliens ne soient pas admis pendant ces Jeux Olympiques parisiens", a ajouté le député de la France Insoumise via son compte sur le réseau social X, joignant un lien vers une tribune publiée, samedi, par le journal Médiapart.
Dans sa tribune, Caron a rappelé que le Comité international olympique avait déjà interdit à plusieurs pays de participer aux Jeux Olympiques.
"Pour la punir de son rôle dans la Première Guerre mondiale, l'Allemagne n'a pas été autorisée à participer aux Jeux de 1920 et de 1924", a-t-il souligné. Et de poursuivre.
Elle a de nouveau été privée de Jeux en 1948, tout comme le Japon, pour sa responsabilité dans la Seconde Guerre mondiale.
"L'Afrique du Sud a quant à elle été exclue des Jeux Olympiques pendant 30 ans, entre 1962 et 1992, en réaction à sa politique d'apartheid", a ajouté Aymeric Caron.
Le député français a ainsi expliqué, en référence à la politique d'apartheid: "Il nous faut regarder cet exemple avec attention, au moment où la politique d'apartheid d'un autre pays se révèle peu à peu aux yeux d'un monde qui refusait jusque-là d'y prêter sérieusement attention: le régime d'oppression et de domination qu'impose Israël aux Palestiniens depuis des décennies".
On pourrait s'étonner que, contrairement au cas sud-africain, l'apartheid mené par Israël ne suscite pour l'instant aucune réaction du CIO.
Et de poursuivre, en tançant l'influence de grandes puissances sur les décisions du CIO: "Cela s'explique par le soutien indéfectible que de puissantes diplomaties, à commencer par les États-Unis, expriment à l'égard d'Israël, quels que soient ses agissements".
Faisant le parallèle entre la guerre menée par Israël contre la Bande de Gaza et la guerre russo-ukrainienne, il a déclaré que::
Le Comité International Olympique (…) ne peut ignorer les massacres perpétrés quotidiennement par l'armée israélienne à Gaza depuis le mois d'octobre dernier.
"Il ne peut les ignorer puisqu'il a choisi de sanctionner deux autres pays (Russie et Biélorussie – ndlr) pour des faits de guerre similaires, à la différence que le nombre de morts civils palestiniens est largement supérieur au nombre de morts civils ukrainiens", a-t-il expliqué.
Et de renchérir: "La campagne menée par l'armée israélienne, sous les ordres d'un gouvernement extrémiste opposé à la solution de paix à deux États, est une entreprise de terreur et d'effacement de population, attestée par des déclarations de membres du gouvernement et de militaires israéliens qui encouragent au nettoyage ethnique". Caron enchaîne par la question:
Paris peut-elle accueillir cet été des sportifs qui porteront le drapeau du pays qui se livre en ce moment-même à ces crimes sidérants ?
Question à laquelle il répond fermement: "La réponse est non, et la France doit l'affirmer en demandant pour les sportifs israéliens le même traitement que celui réservé aux sportifs russes et biélorusses".
Le Comité international olympique avait annoncé que les drapeaux, emblèmes et hymnes de la Russie et de la Biélorussie n'ont pas leur place dans les Jeux Olympiques de Paris, et que les athlètes russes et biélorusses peuvent concourir, mais sous bannière neutre.
"En sanctionnant Israël au même titre que la Russie et la Biélorussie, le Comité International Olympique ferait preuve d'équité, de fidélité à ses principes et, surtout, de cohérence", a soutenu Aymeric Caron.
Pour le député de la France Insoumise, par une sanction visant Israël, le CIO "favoriserait la possibilité d'un cessez-le-feu que les diplomaties occidentales devraient aujourd'hui essayer d'obtenir par tous les moyens, au nom des valeurs civilisationnelles dont elles continuent à se revendiquer, en convaincant de moins en moins".
*Source : Yeni Safak (Nouvelle Aube)