Par Gilles Munier
Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, et le général Bachir Tartag, alias « Bombardier », nouveau patron de la Direction de
la Sécurité Intérieure (DSI), police politique algérienne, ne sont pas parvenus, pour l’instant, à faire extrader l’opposant Mourad Dhina, incarcéré à la prison de la Santé. C’est tant
mieux…
En toile de fond de cette arrestation, le 16 janvier dernier : les prochaines élections législatives en Algérie et la crainte du régime de voir les électeurs
s’abstenir encore plus massivement que les fois précédentes. En 2007, près des ¾ des électeurs ne s’étaient pas rendus aux urnes et on avait décompté un million de bulletins nuls… Arrêter Mourad
Dhina, c’est museler une voix de plus en plus écoutée qui, sur Rachad TV, prône un changement de régime par la non-violence, notamment par des élections crédibles, ce qui est loin
d’avoir été le cas jusqu’ici.
Des élections jouées d’avance
En effet, les législatives programmées le 17 mai prochain n’en prennent pas le chemin. Le 19 décembre dernier, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Parti
du Front de libération nationale (FLN), a attribué par avance 144 sièges à son parti, et 30 et à 40% des sièges restants à la mouvance islamique proche du régime. C’est inadmissible, et sans
doute la raison pour laquelle, le 21 décembre, le président Abdelaziz Bouteflika a comparé les précédents scrutins à des « élections à la Naegelen », du nom du socialiste SFIO Edmond
Naegelen, gouverneur général chargé en 1951 par le gouvernement français de « faire de bonnes élections » en Algérie !
La demande de remise en liberté de Mourad Dhina sera examinée le 15 février prochain. En attendant, près d’un millier de personnes ont signé la pétition réclamant
sa libération. Elle sera bientôt remise à François Fillon, Premier ministre.
Pour signer la pétition:
http://freemourad.org/petition.html