Par Gilles Munier
Les Algériens ont appris que le Président Bouteflika est toujours au Val-de-Grâce… grâce au quotidien Le Parisien Libéré. Inquiets par la prolongation de son séjour à l'hôpital et par un éventuel saut dans l’inconnu, sa famille et son clan se taisent, comme si le peuple algérien ne méritait pas d’être tenu au courant de son état de santé réel.
Je souhaite bien évidemment le rétablissement d’Abdelaziz Bouteflika. Car, si personne de censé n’a intérêt à ce que le chaos s’installe en Algérie, tout le monde craint que la vacance prolongée du pouvoir n'y conduisent tout droit. Selon le professeur de médecine Ali Rachedi, la maladie actuelle de Bouteflika serait « beaucoup plus grave que ce que l’on veut bien faire croire » et que son entourage « n’aurait pas d’autre but que de cacher cette gravité».
Hier, en Algérie, le 8 mai n’était pas l’anniversaire de la libération de la France à laquelle des milliers de nord-africains ont contribué, mais la commémoration des massacres de la région de Sétif par l’armée françaises et des colons. Les Algériens se sont sans doute souvenus du discours prononcé il y a un an, en ce lieu, par Bouteflika en campagne pour les élections législatives. Le Président avait alors déclaré - à la stupeur de ses courtisans - que l’heure était venue à la génération de l’indépendance de céder le pouvoir aux jeunes. Non seulement il n’a rien fait ensuite pour que cela arrive, mais il s’est accroché au pouvoir, laissant le pays partir à vau-l’eau
ll est encore temps pour Abdelaziz Bouteflika de quitter la présidence la tête haute. Pour cela, il lui suffit de démissionner.