Par Gilles Munier
Le journaliste Nadir Dendoune, arrêté le 23 janvier à Bagdad où il était en reportage pour Le Monde Diplomatique, avait été libéré le 14 février contre une caution de 10 millions de dinars irakiens ( environ 6.440 euros). Depuis le 26 février, il pouvait quitter l’Irak. Oui, mais…
Le 1 mars, après avoir passé tous les contrôles de l’aéroport de Bagdad - en compagnie de l’ambassadeur de France et d’un diplomate australien - Nadir Dendoune n’a pas été autorisé à monter dans l’avion qui devait le ramener en France. Motif : son visa était expiré !
Reporters sans frontières condamne « le manque de volonté de la part des autorités irakiennes à laisser ce journaliste repartir libre » et qualifie ce « manquement » de « grotesque et kafkaïen »*.
En fait, la Police de l’air et des frontières irakienne n’a fait qu’exécuter un ordre des services secrets de Nouri al-Maliki qui veut faire payer au journaliste son engagement militant contre le déclenchement de la dernière guerre du Golfe. Le Premier ministre qui déteste les Français, veut aussi signifier à ceux qui critiquent son régime qu’ils n’ont pas intérêt à mettre les pieds en Irak.
Encore heureux que Nadir Dendoune n’ait pas été victime d’un « accident ». En Irak, le pire est toujours à craindre.
* http://fr.rsf.org/irak-nadir-dendoune-retenu-contre-son-01-03-2013,44156.html
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