En novembre 2020, huit personnes ont été tuées à Nasiriyah lors d’affrontements entre manifestants anti-gouvernementaux et partisans de Moqtada al-Sadr.
Par Gilles Munier (11/1/21)
Les manifestations anti-gouvernementales ont repris à Nasiriyah (gouvernorat de Dhi Qar, majoritairement chiite). Ces derniers jours les forces de sécurité ont ouvert le feu pour disperser les protestataires, faisant une quarantaine de blessés graves.
Militant démembré, avocat étouffé
Le 10 janvier dernier, un policier a été tué et trente-trois autres blessés. Le corps d’Ali Haïdar, un activiste infirmier enlevé, a été retrouvé démembré. Ali al-Hamami, avocat connu pour son soutien aux opposants, est mort à son domicile, étouffé par des inconnus. Selon le site de l’Association du barreau irakien, sa mort porte à 194 le nombre d’avocats tués depuis le renversement du régime baasiste en 2003.
Aucune enquête sérieuse lancée
A son arrivée au pouvoir en mai 2020, le Premier ministre Moustapha al-Kazimi, considéré comme pro-américain, s’était engagé à faire rechercher et juger les responsables d’enlèvements et de meurtres d’opposants. Depuis, aucune enquête sérieuse n’a été lancée et il ne propose aujourd’hui que d’indemniser les familles des victimes. Son prédécesseur Adel Abdel-Mahdi, qui a laissé les forces de l’ordre et certaines milices tirer sur les manifestants (plus de 550 morts), n’a pas été inquiété.
Pour Ali Al-Bayati, membre de la Commission irakienne des droits de l’homme, les manifestations anti-gouvernementales pourraient s’étendre à d’autres provinces dans les semaines à venir.
*Sources : agences