Par Gilles Munier/
La famille Barzani – famille au sens mafieux du terme -, chouchoute des médias occidentaux, n’aime pas les Yézidis qui critiquent sa gestion du Kurdistan irakien, ou tout simplement qui veulent s’exprimer librement.
Le gouverneur de Dohouk vient donc d’interdire, sans explication, à la chaîne de télévision yézidie Çira TV (Lumière, en kurde kurmanci) d’émettre au Kurdistan irakien.
A titre d’avertissement, le personnel de la chaîne a été menacé d’arrestation s’il ne cessait pas ses activités, ou pire.
Il faut savoir qu’au Kurdistan irakien, il ne fait pas bon être journaliste d’opposition et yézidi. Le 3 mars 2017, la journaliste Nuzhian Arhan, de Çira TV, qui couvrait à Sinjar les affrontements entre les peshmerga du PDK (Parti Démocratique de Kurdistan, dirigé par Massoud Barzani) et une milice kurde liée au PKK turc, a été tuée par le tir d’un sniper posté dans une zone contrôlée par le PDK. Deux autres journalistes de la chaîne ont été blessés ce jour-là.
De nombreux Yézidis accusent Massoud Barzani d’avoir ordonné intentionnellement à ses peshmerga, en août 2014, de se retirer de Sinjar sans combattre lors de la prise de la ville par Daech. Conséquences prévisibles : des centaines d’habitants tués, des familles entières enlevées. Des femmes et jeunes filles capturées, considérées comme des « butins de guerre » ont été vendues aux plus offrants. L’horreur à l’état pur…
L’interdiction de Çira TV ne porte pas seulement atteinte à la liberté d’expression, mais également à la liberté religieuse. La chaîne s’est vue interdire de couvrir les cérémonies religieuses à Lalesh, lieux saint du yézidisme.
Sur les Yézidis :