Athmane Tartag a dirigé de Centre de torture de Ben Aknoun
Par Gilles Munier/
On a appris aujourd’hui la « démission » ou – selon d’autres sources - la « destitution » du général Athmane Tartag, dit Bachir, dit « Bombardier », ancien n°2 du DRS, la police politique du régime.
Le général Tartag a été nommé, en 2015, patron du Département de Surveillance et de Sécurité (DSS) – DRS remanié par Bouteflika - après le limogeage du général Toufik.
A l’époque, commentant cette nomination, j’écrivais :
«Le général-major Athmane Tartag, surnommé le «monstre de Ben Aknoun » par les familles de disparus des années noires (entre 7 000 et 20 000 personnes), échappera-t-il au procès qui pourrait lui être intenté devant la Cour pénal internationale pour crime de guerre, si le régime des généraux s’effondre ? Il est en effet connu en Algérie pour avoir dirigé, de 1990 à 2001, le Centre principal militaire d'investigation (CPMI) de Ben Aknoun, près d’Alger, où était pratiquée, à la chaîne, la torture d’opposants militaires ou civiles soupçonnés d’accointances avec le FIS, et à leur liquidation quand ils n’étaient pas « récupérables » (lire à ce sujet le rapport du MOAL - Mouvement Algérien des Officiers Libres - publié en 2005 par Algérie-Watch).
Athmane Tartag est, selon le rapport, un des pires tortionnaires du régime d’Alger. Il va falloir le juger et rouvrir le dossier des disparus des années noires.
Le président Bouteflika a toujours refusé d'ouvrir des enquêtes sur ces "disparitions".
Il y a quelques jours à Alger, des familles de disparus ont manifesté sur les marches de la Grande poste en brandissant les photos de leurs proches. Ce rassemblement n’a certainement pas échappé à Ahmed Gaïd Salah, chef d’Etat-major, qui cherche à surfer sur la colère et les revendications populaires pour tenter de conduire la transition au profit de son clan.
Lire aussi :
Sur France-Irak Actualité: Archives Bouteflika (sélection)
Par Gilles Munier