Par Gilles Munier/
Arshad Salihi, président du Front Turkmène irakien, principal parti les représentant, a déclaré que son peuple n’est pas concerné par le référendum pour l’indépendance du Kurdistan du 25 septembre prochain, et que c’est une initiative susceptible de provoquer l’implosion de l’Irak.
Il ne dénie pas aux Kurdes le droit d’organiser cette consultation, mais dans la zone géographique qui est la leur et dans le respect de la Constitution, donc pas dans les régions dites contestées ou disputées que Massoud Barzani voudrait kurdiser. Sinon – dit-il – il ne voit pas pourquoi les Turkmènes n’en feraient pas autant sur leurs territoires ancestraux, c’est-à-dire de Zakho à la frontière avec la Turquie, à Mandali près de celle avec l’Iran…
Qu’ils soient sunnites ou chiites, les Turkmènes – ethnie de près de 3 millions d’âmes - ont souvent eu maille à partir avec leurs voisins kurdes, comme récemment à Tuz Khurmatu libérée par les Hashd al-Chaabi. Il craint que la cohabitation avec eux ne débouche sur des conflits sanglants avec le PKK, ou comme à Kirkouk, le 14 juillet 1959, où des centaines de Turkmènes furent massacrés par les Kurdes.
Au Kurdistan, les partis islamiques et le Goran, scission de l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani, ne sont pas favorables à la tenue du référendum.