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France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l'Atlantique. Traduction d'articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.


Selon le site du Hezbollah Al-Manar, des ministres libanais craignent les détenus du Front al-Nosra

Publié par Gilles Munier sur 30 Janvier 2014, 22:09pm

Catégories : #Liban

 

 

Revue de presse : Al-Manar (30/1/14)*

 

Des sources officielles ont révélé au quotidien libanais As-Safir que les systèmes techniques mis en place aux alentours de la prison de Roumieh (Nord Est de Beyrouth) et qui ont couté 650 mille dollars au ministère des communications, sont désormais prêts pour empêcher les prisonniers islamistes dans le bâtiment B de faire des appels téléphoniques et les brouiller, ou encore de les interdire d’utiliser l’internet.

 

Mais le véritable obstacle réside dans les craintes des ministres du gouvernement libanais de mettre en fonction ces systèmes.

 

Des rapports sécuritaires officiels documentés dont As-Safir a obtenu une copie, soulignent que la plupart des prisonniers islamistes ont prêté allégeance depuis la prison à l’émir du Front al-Nosra Abou Mohammad Joulani, supervisent des attaques terroristes et recrutent des combattants en Syrie et au Liban à partir de leurs cellules, et ce, en utilisant des forums djihadistes secrets sur internet.

 

Par ailleurs, un service de sécurité a enregistré un entretien téléphonique entre le prisonnier fondamentaliste Abou Torab el-Yamani et un dirigeant du Front al-Nosra à l’extérieur de la prison, en utilisant des mots codés en rapport avec un attentat-suicide commis dans la banlieue Sud.

 

Toutefois, le danger le plus grave réside dans le fait que les communications des prisonniers d’al-Nosra via internet ne peuvent être soumises aux écoutes.

 

Des câbles sécuritaires documentés montrent que près de 27 prisonniers, sur les 170 détenus fondamentalistes à Roumieh assument des missions essentielles en coordination avec des dirigeants d’al-Nosra à l’extérieur de la prison de Roumieh. Selon ces câbles, les missions de ces extrémistes consiste à recruter  de combattants pour les envoyer ensuite à des groupes terroristes spécialisés dans l’équipement de kamikazes.

 

Malgré tous ces faits, les ministres concernés dans le gouvernement libanais hésitent à donner le feu vert pour mettre en fonction ces systèmes de brouillage, et qui permettra d'isoler les prisonniers d’al-Nosra - branche du Liban des groupes terroristes à l’extérieur et les empêchera de planifier et de superviser des attentats-suicides au Liban, mais aussi pour envoyer des roquettes vers la Syrie, signés «des roquettes des prisonniers de Roumieh».

 

D’après des sources officielles informées, les systèmes de brouillage ne sont pas encore opérationnels parce que trois ministres libanais ont peur du Front al-Nosra. Le ministre de l’intérieur Marwan Charbel a clarifié au quotidien as-safir que le parquet général a permis aux prisonniers islamistes d’utiliser les téléphones portables. «C’est la responsabilité du ministère de la justice, je n’ai peur de personne et je n'ai pas à me justifier là-dessus», a-t-il dit.

 

De son côté, le ministre de la justice Chakib Qortbawi a démenti qu’il revient à son ministère de lancer les systèmes de brouillage, soulignant que tout ce qui est en relation avec les prisons est du ressort du ministère de l’intérieur. «Quant à notre relation avec les prisons, elle se limite aux procès judiciaires. Il faut mettre en œuvre les systèmes de brouillage le plus rapidement possible». Des sources officielles assurent que les ministres ne possèdent aucune justification convaincante qui explique la raison de leur tergiversation face au fonctionnement de ces systèmes. «Ils ont tout simplement peur que des éléments d’al-Nosra ne se vengent d’eux suite à la prise d’une décision pareille parce qu’ils savent à quel point l’internet leur est crucial, et que la coupure d’internet est une ligne rouge pour eux.  Sachant qu’une fatwa permet de tuer quiconque franchit les lignes rouges», a-t-il ajouté.

 

Pourtant, des services de sécurité concernés assurent être prêts à toutes les options, dont la prise d’assaut du bâtiment abritant les extrémistes, «même s'il y a des martyrs». Des officiers affirment ne plus comprendre ce que veulent les politiciens. «Nous les informons toujours que ces prisonniers possèdent des explosifs et s’apprêtent à prendre la fuite. Ils supervisent des attentats terroristes depuis la prison, mais personne ne nous demande d’agir. Et lorsqu’un incident dangereux survient dans la prison, ils nous imputent la responsabilité».

 

De plus, des informations à As-Safir soulignent qu’un groupe de prisonniers radicaux ont pu obtenir récemment des treillis militaires pour les utiliser dans une opération d'évasion commune, selon des informateurs et le contenu d’appels téléphoniques.

 

Des officiers mettent en garde contre la dangerosité des forums djihadistes sur Internet, en se référant au dirigeant des Brigades Abdallah Azzam, le Saoudien Maged el-Maged, qui n’utilisait pas le téléphone portable mais donnait ses ordres à ses disciples par internet. Il est difficile de contrôler ces pages de socialisation par les services de sécurité libanais.

 

Mais les renseignements américains possèdent la capacité d’entrer à ces forums. Toutefois, il demeure difficile de connaitre et de déterminer la véritable identité de l’utilisateur du compte électronique dans le forum «djihadiste». Pour cette raison, il est devenu important que les ministres concernés réalisent le danger de la présence de téléphones portables dans la prison de Roumieh, sinon nous ne devons pas être surpris si une attaque suicide planifiée par des prisonniers extrémistes à Roumieh ait lieu!

 

Des sources bien informées ont par ailleurs affirmé à As-Safir que les personnes concernées dans la sécurité de la prison sont convaincues que les prisonniers extrémistes de Roumieh préparent une évasion commune et possèdent des explosifs et des treillis militaires. Ces personnes ont proposé aux ministres de transporter les prisonniers du bâtiment B au bâtiment D. mais les ministres ont rejeté cette proposition, «par peur des prisonniers», indiquent ces sources.

 

*http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=153273&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=23&s1=1

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